mardi 30 septembre 2014

Le racisme, le mépris et la haine de Faisal el-Kasim, le journaliste d’Al-Jazeera, à l'encontre du Liban, des pays arabes et de l’Occident, et son indulgence et sa bienveillance à l’égard de Daech et d’Al-Nosra (Art.246)


L’affaire Faisal al-Kasim se caractérise par deux aspects. Je les ai abordés dans mon article dimanche. Pour résumer, disons qu’il y a d’un côté, la diffamation caractérisée d’une haute institution de l’Etat libanais (l’armée), et d’un autre côté, les conséquences de la campagne stupide de dénigrement lancée par le journaliste syrien sur la vie des paisibles citoyens syriens qui ont trouvé refuge au Liban. Pas la peine de revenir là-dessus. Mais ce matin, en prenant mon expresso, je me suis dit, wlak ya BB peut être que les défenseurs de l’hystérique journaliste syrien ont raison. 7mol 7alak et va faire un tour sur la page Facebook de l’énergumène en question.

Flashback. Bekaa, 2 août 2014. Des positions de l’armée libanaise et des forces de sécurité intérieure sont attaquées par des terroristes syriens de Daech et du Front al-Nosra, dont une partie venait de Syrie et une autre se cachait parmi les réfugiés syriens de cette ville et des camps des environs. Cette attaque fait suite à l’arrestation par l'armée libanaise, d’un ressortissant syrien, Imad Ahmad Joumaa, l’un des chefs de l’organisation terroriste al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaeda. Elle entraine la mort d’une vingtaine de militaires libanais et le kidnapping d’une trentaine par les deux organisations terroristes.

Au même moment, sur la page Facebook de Faisal al-Kasim. La première réaction du journaliste syrien va consister à partager le statut d’un de ses amis qui se demande « s’il y a une différence entre les milices du Hezbollah et la soi-disant armée libanaise ». Notez bien ce terme, « soi-disant ». L’intention de nuire, que j’ai évoquée dans mon article avant-hier, date donc du 2 août au moins. Deux jours plus tard, le journaliste syrien partage la réflexion à deux piastres d’un autre compatriote syrien qui prétend que « Ersal mènera le commandant de l’armée (libanaise) à remplir la vacance (présidentielle) ». Rou7 ya 3ab2aré. Et puis, vous n’allez pas me croire, plus rien durant tout le mois d’août. Le nombriliste journaliste syrien qui pète pour un oui et pour un non, et qui se targue d’avoir près de 11 millions de visiteurs par semaine a donc jugé que tout ce qui se passe dans la région de Ersal, où l’armée libanaise doit faire face aux terroristes syriens de Daech et d’al-Nosra, est un non-événement, qui ne mérite pas plus de deux statuts à la mords-moi-le-nœud. Et encore, nous avons eu de la chance. La décapitation du reporter américain, James Foley (enlevé en Syrie), par les terroristes de Daech le 19 août, n'a suscité aucune réaction sur le mur de ce soi-disant journaliste, l'adjectif étant ici, pleinement mérité. Ce blackout qui s’étendra sur pratiquement tout le mois de septembre, est le moins qu’on puisse dire, louche. C’est à se demander sérieusement si la star du Qatar n’approuve pas les attaques terroristes odieuses contre l’armée libanaise.

Liban, 30 août. L’organisation terroriste « Etat islamique », composée de ressortissants syriens et irakiens, et d’autres nationalités, libanaise comprise, annonce la décapitation d’un des soldats enlevés au début du mois. Trois jours plus tard, elle annonce aussi la décapitation du journaliste américain, Steven Sotloff (enlevé en Syrie lui aussi). Et alors que les Libanais et le reste du monde sont horrifiés en regardant la mise en scène barbare des terroristes syriens, le journaliste d’Al-Jazeera juge que ces deux informations ne méritent toujours pas d’être portées à la connaissance des 5,5 millions de personnes qui le suivent. Il continue comme si de rien n’était à publier divers statuts, articles, photos et caricatures aussi banals qu’intéressants, dignes de la page de n’importe quel quidam sur Terre. Pas un seul post n’évoque l’affaire de Ersal, les agissements des terroristes de la révolution syrienne au Liban ou la décapitation du soldat de l’armée libanaise et du journaliste américain par Daech. Aucun post ne parle du Liban d’ailleurs. Tout ce qui concerne ce pays, qui coule à tous les niveaux en accueillant deux millions de ses compatriotes, ne semble nullement l’intéresser. A ce stade, le doute se dissipe. Il est parfaitement clair que Faisal al-Kasim ne condamne pas le terrorisme de ses compatriotes de Daech et d’Al-Nosra, au Liban comme en Syrie.

Liban, 6 septembre. Les barbares de Daech annonce la décapitation d’un deuxième soldat libanais enlevé le 2 août à Ersal. Du côté de la page Facebook de Faisal al-Kasim, la journée du 6 passe, comme celles du 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 et 18 septembre. Aucune trace sur la tempête terroriste syrienne qui souffle sur le Liban ou même sur la décapitation de l'humanitaire britannique, David Haines, le 13 septembre (un autre Occidental enlevé en Syrie). Le 19 septembre. C’est au tour des terroristes syriens du Front al-Nosra d’annoncer l’exécution par balle d’un troisième soldat de l’armée libanaise. 19, 20, 21 et 22 septembre passent comme si de rien n’était. Qui suit le journaliste d’Al-Jazeera, un des 5,5 millions de fans, croit que le Liban un havre de paix. Et puis un jour, le zozo s’est soudain souvenu de l’existence du pays du Cèdre. Le 22 septembre, Faisal al-Kasim lance un sondage en ligne, « Pensez-vous que les Libanais traitent les Syriens d’une manière atroce ? », et vas-y pour l'habituelle généralisation populiste et les usuels amalgames stupides, et annonce le lendemain, le sujet de sa prochaine émission, Al etijah el mou3akess : « Est-ce que les réfugiés syriens subissent un traitement fasciste au Liban ? » C’est ce qui marquera le lancement officiel de la campagne de dénigrement du Liban, des Libanais et de l’armée libanaise sur le mur de Faisal al-Kasim, qui s'est révélé être homophobe soit dit au passage. Morceaux choisis : la persécution des Syriens au Liban (25 septembre) ; avez-vous entendu une seule protestation du régime syrien contre la barbarie de l’armée libanaise à l’égard des Syriens au Liban ? (25 septembre) ; l’armée libanaise qui n’a pas tiré une seule balle au cours de son histoire sauf sur les pauvres malheureux (25 septembre) ; les images terrifiantes des actions brutales de l’armée libanaise dans les camps de réfugiés syriens (26 septembre) ; les réalisations de l’armée libanaise depuis sa création, filmer un clip avec Wael Kfoury, Najwa Karam, Elissa, Haifa, et mettre le feu aux camps syriens à Ersal (27 septembre) ; photo montage sur les réalisations de l’armée libanaise, filmer un vidéo clip avec Elissa, Najwa et Nancy, et la victoire sur les réfugiés (syriens) à Ersal (27 septembre) ; ironie sur le sentiment national des Libanais (28 septembre) ; il faut bien en rire, quand on voit une « tante » parler de la dignité, de l’honneur et de la virilité (28 septembre) ; certains êtres humains, comme les animaux, se comportent d'une manière agitée avant un tremblement de terre (28 septembre).

Voilà exactement avec quelle impartialité et professionnalisme l’un des journalistes les plus connus du monde arabe a couvert les événements de Ersal. C’est tout simplement, affligeant. Et l’on s’étonne encore pourquoi le monde arabe est dans un sacré merdier et le restera pour un long moment. Encore une fois, quand on a un passé de khraïyenn, comme Faisal al-Kasim, ayant couvert tous les crimes de la dynastie tyrannique des Assad, père et fils, sur plus de trente ans, jusqu’à la veille de la révolution syrienne, il ne suffit pas de se repentir -et encore, il ne l'a jamais fait, il a simplement changer de camp- on se fait tout petit. On ne fait pas de vague, mais on rase les murs, dans la rue et sur Facebook.

Toujours est-il qu’au cours du survol de la page Facebook de Faisal al-Kasim, trois choses m’ont frappé :

1. Sa méfiance et sa haine de l’Occident. Morceaux choisis : l’Occident complote contre les Arabes pour les empêcher d’avoir des dirigeants démocratiques (4 août) ; les frappes aériennes en Irak ne sont qu’une blague (9 août) ; l’Occident ne bougera pas pour les minorités au Moyen-Orient (10 août) ; est-ce le régime syrien qui a créé Daech ou ce sont les Etats-Unis (16 août) ; méfiez-vous des déclarations américaines et occidentales (23 août) ; un grand nombre de pays (arabes et occidentaux) ont travaillé pour détruire la révolution syrienne et la Syrie (1er septembre) ; les Etats-Unis sont prêts à s’allier aux adorateurs du diable rouge et aux buveurs de sang des enfants pour arriver à leurs intérêts (1er septembre) ; comme d’habitude ils (les Américains) créent des groupes donnés, les utilisent pour atteindre certains buts et ensuite, rallient le monde pour les éliminer (5 septembre) ; quand Obama s’allie avec l’Iran contre Daech, il travaille pour approfondir le fossé entre les chiites et les sunnites (5 septembre) ; regardez toujours les médias occidentaux, s’ils se taisent sur les agissements d’une partie, c’est que la politique occidentale est avec ce partie (10 septembre) ; regardez comment les médias occidentaux dormaient après le massacre chimique d’al Ghouta et comment leur conscience s’est réveillée après l’égorgement du journaliste américain (10 septembre) ; la conspiration cosmique est contre le peuple syrien et non contre le régime syrien (21 septembre) ; enfin, la Syrie est tombée dans le crochet américain (23 septembre). 

2. Son indulgence, voire sa sympathie pour les djihadistes syriens. Précision utile, on ne sait jamais, le journaliste syrien est de confession druze et non sunnite. Cette sympathie pour les djihadistes est exprimée avec des tournures plus ou moins camouflées. Même s’il minimise le phénomène par-ci et détourne l’attention par-là, celle-ci saute aux yeux pour qui sait lire entre les lignes. En tout cas, il est parfaitement clair que Faisal al-Kasim est contre la coalition arabo-occidentale pour affaiblir et détruire « l’Etat islamique en Irak et au Levant ». Morceaux choisis : les Turcs n’ont pas su se montrer suffisamment reconnaissants à Erdogan (10 août) ; Gaza (Hamas) a gagné la guerre contre Israël (20 août) ; comment réagissez-vous à l’affirmation qu’avec les chabihas de Bachar el-Assad, rien ne fonctionne à part le groupe de Daech (28 août) ; à chaque fois que les médias du monde exagèrent la situation autour d’un des groupes dans notre pays (Syrie), sachez que la région s’achemine vers un bizutage historique de gros calibre (5 septembre) ; pourquoi les Etats-Unis ne se sont pas vengés uniquement de Daech, après l’égorgement du journaliste américain, et pourquoi ils ont rallié le monde entier contre Daech ?, c’est parce que le but va au-delà de Daech (12 septembre) ; qui a créé l’image médiatique exagéré de Daech (23 septembre) ; que veut Bachar el-Assad de mieux, les avions américains attaquent principalement les factions puissantes qui le combattent comme Jabhat al-Nosra (ceux qui ont attaqué l’armée libanaise le 2 août et exécutés par balle le 19 septembre l’un des soldats kidnappés !) et Ahrar el-Cham (23 septembre) ; saviez-vous que selon certains sondages américains (bidon évidemment), le nombre de sympathisants de l’Etat islamique dans certains pays arabes dépasse les 90 % (24 septembre) ; la décision du Conseil de sécurité de combattre l’afflux des combattants en Syrie est en faveur du régime syrien (24 septembre) ; est-ce que les groupes sunnites vont-ils se conformer à la décision internationale qui les empêche de venir combattre en Syrie (25 septembre) ; est-ce que le terrorisme sunnite est haram et le terrorisme chiite est halal (27 septembre) ; les avions de la coalition (arabo-occidentale) détruisent ce qui reste des puits de pétrole en Syrie, bombardement massif de plusieurs puits, alors soit on a des amis comme ça ou rien (29 septembre). 

3. Son opposition à considérer Daech et Al-Nosra comme des organisations terroristes. Le journaliste syrien n’a jamais au grand jamais, qui veut dire pas une seule fois, utilisé le mot « terrorisme », pour évoquer l’activisme armée de Daech ou d’al-Nosra dans son pays, encore moins dans le nôtre. A propos, il faut peut-être s’arrêter un instant sur ce statut qu’il a partagé le 30 août (ci-joint). Il est très intéressant et ceci à plusieurs égards. D’abord, parce que l’auteur du statut trouve que Daech n’est qu’un modèle tyrannique et extrémiste, mais pas terroriste. Ensuite, parce que l’extrémisme en question est présenté comme une simple contre-réaction. Enfin, et c'est le plus grave, ce texte précise que tout affrontement avec Daech à l’heure actuelle, conduira à une guerre civile intersunnite et à la victoire du régime syrien ; voilà pourquoi, il faut fixer les priorités au sein de la révolution syrienne et reporter les conflits internes. Enfin, ba22a lal ba7sa ! En tout cas, il a au moins le mérite d’être franc.

إذا أنتَ أكْرَمتَ الكَريمَ مَلَكْتَهُ      وَإنْ أنْتَ أكْرَمتَ اللّئيمَ تَمَرّدَ    

Personne n'a mieux cerné l'ingratitude de l'être humain que le grand poète arabe, Abou el-Tayeb Al-Mutanabi. Plus de mille ans après, on dirait que ce vers a été taillé sur mesure pour celui qui inonde le monde avec ses jérémiades contre les Libanais, les Arabes et les Occidentaux. Franchement, je n’ai jamais pensé que ce tour d’horizon sur la page Facebook de Faisal al-Kasim serait aussi fructueux. Comme vous avez pu le constater, depuis les attaques terroristes syriennes de Daech et d’al-Nosra contre l’armée libanaise, qui ont entrainé la mort d’une vingtaine de soldats, dont deux par décapitation, le journaliste d’Al Jazeera n’a pas prononcé un seul mot de condamnation et de compassion. Pas un mot de reconnaissance et de gratitude à l’égard du Liban et des Libanais non plus. Ce que le pays du Cèdre et sa population ont fait pour deux millions de Syriens, ils ne l’ont évidemment pas fait pour faire plaisir à un khreiyenn de la trempe de Faisal al-Kasim, qui a absous tous les crimes de la dynastie tyrannique des Assad jusqu’en 2011, en Syrie comme au Liban. Ils l’ont fait par générosité et par humanisme. Et ils continueront à le faire. Tout dérapage ici ou là ne saurait servir de base à un réquisitoire déplacé, injuste et infâme contre notre pays qui se sacrifie pour un voisin qui l’a occupé et martyrisé pendant plus de 29 ans, sans que le khraiyenn d’Al-Jazeera n’en dise un mot. Ce tour d’horizon m’a permis de découvrir que la campagne de dénigrement contre l’armée libanaise lancée par Faisal al-Kasim, ne date pas du 27 septembre. Elle a démarré le 2 août et bien avant. A cette haine profonde pour l’armée libanaise, j’ai découvert aussi l’étendue de son mépris pour les Libanais, les pays arabes et l’Occident. Pire encore, le journaliste syrien camoufle très mal son indulgence pour les organisations terroristes syriennes telles que Daech et al-Nosra. Personne, c'est-à-dire pas un être humain, n'a autant nui à la révolution syrienne que ce genre de personnage ! A ce stade, un nouveau doute me saisit. Je me demande en fin de compte, si Faisal al-Kasim n'est pas une taupe, chargée de nuire à cette révolution par tous les moyens et de jeter de l'huile sur la braise qui couve dans la plaine de la Bekaa pour enflammer le Liban, afin que les flammes de la discorde syro-libanaise ravagent le pays du Cèdre tout entier. Telle est la vérité toute nue, sur l’un des plus gros mensonges des médias arabes. Ce journaliste populiste et hystérique utilise sa notoriété pour semer les graines de la haine dans les cœurs des populations arabes, syrienne et libanaise comprises, et la confusion dans leurs esprits. Ses 5 507 898 fans savent maintenant à qui ils ont affaire et à quoi s'en tenir. A bon entendeur, salut !

Réf.
Les réalisations de l’armée libanaise vues par l’hystérique Faisal al-Kasim (Art.245) / Bakhos Baalbaki