dimanche 17 février 2013

Hassan Nasrallah et le tweet inapproprié de Saad Hariri (Art.114)


Extraits marquants de la vidéoconférence de presse de sayyed Hassan Nasrallah le 16 février 2013.

1. « Depuis 2006, Israël y réfléchit à deux fois avant d'envisager une opération contre le Liban. »


Foutaise ! Le Hezbollah n’a même pas pu empêcher Israël durant  la guerre de juillet  2006 de bombarder toutes les régions libanaises sans exception, pendant 33 jours, provoquant des dégâts estimés à près de 50% du PIB du Liban de l’époque. Du côté israélien la guerre de juillet 2006, n’a coûté que 3% du PIB d’Israël. La ridicule « Victoire divine », terme utilisé par le Hezbollah, n'était en réalité qu'un désastre sur tous les plans notamment sur les plans humain (plus d'un millier de morts, des milliers de blessés, des centaines de milliers de déplacés, des millions de personnes terrorisées) et écologique (importante marée noire sur les côtes libanaises, plusieurs millions de bombes à sous-munitions larguées dans le pays, recours aux bombes à l'uranium appauvri). Ces chiffres résument bien le fiasco de l’opération « Promesse sincère » ("promesse" de libérer Samir Kantar, un criminel Libanais condamné pour la mort d'une fillette israélienne de 4 ans lors d'une opération "palestinienne" en Israël en 1979 à la demande du FLP d'Abou Abbas, Front de Libération de la Palestine!) et la mythologie du Hezbollah et ses capacités à protéger le Liban. La milice chiite constitue un danger pour le Liban et ses habitants, sur le plan humain, c’est une évidence, mais aussi, et surtout, sur le plan économique. La guerre de juillet 2006 constitue la meilleure illustration de ce constat.

2. « Si ce n'est pour combattre Israël, les armes pour nous n'ont aucune valeur. »

Foutaise ! Le Hezbollah n’a pas hésité une seconde à lancer ses miliciens dans Beyrouth et le Mont-Liban, le 7 mai 2008, pour empêcher le gouvernement souverain du Liban, celui du Premier ministre Fouad Siniora, de démettre de ses fonctions le chef de la sécurité de l’aéroport de Beyrouth, Wafic Choucair (proche du Hezbollah), et d’enquêter sur la découverte fortuite d’un réseau de communication illégal appartenant au Hezbollah. Cette mini-guerre civile a provoqué une centaine de morts, des centaines de blessés et des dégâts importants dont l’incendie des locaux de la chaine Futur TV. Elle fut qualifiée par Hassan Nasrallah comme étant « Un jour glorieux » !

3. « Nous avons accepté le projet orthodoxe par souci de véritable parité. »

Foutaise ! Le Hezbollah n’a accepté le principe du vote intracommunautaire que pour 4 raisons : la communauté chiite est concentrée sur le territoire libanais (contrairement aux communautés chrétiennes) ; la communauté chiite vote en bloc pour le tandem Hezbollah-Amal ; les régions chiites sont « verrouillées » mano militari (aucune diversité politique n’est tolérée, même au niveau chiite ; ce que confirme la persécution des personnalités chiites indépendantes comme Ahmad el-Assad, sayyed Ali el-Amine, etc.); pour nuire au Courant du Futur. Ainsi, le Hezbollah a accepté ce projet de loi, non pour faire plaisir à Michel Aoun comme le général de Rabié essaye de nous faire croire ou par souci de parité, une belle foutaise, mais parce qu’il n’a rien à perdre au niveau de la communauté chiite, les députés chrétiens qu’ils perdraient, seraient compensés par l’affaiblissement de son principal adversaire politique, le Courant du Futur (dans ses fiefs !). Notez que Hassan Nasrallah s’est quand même bien abstenu de préciser qu’il est farouchement opposé à tous les projets électoraux favorisant les petites circonscriptions qui lui feraient perdre les députés chrétiens sur ses listes au profit des partis chrétiens du 14 Mars (Forces libanaises et Kataeb... A propos, je profite de l'occasion pour adresser mes salutations distinguées à notre cher Emile Rahmé, député maronite de Baalbeck-Hermel !), notamment si ces projets sont combinés au scrutin proportionnel, qui lui ferait même perdre certains sièges chiites ! Rappelons que les projets favorisant les petites circonscriptions et le scrutin proportionnel, rejetés énergiquement par le Hezbollah, sont les seuls alternatifs au vote intracommunautaire pour corriger la tare de la démocratie libanaise et la mauvaise représentation chronique des communautés chrétiennes.

4. « Quand nous avons dit à votre père, avant février 2005, que la question de la Résistance est une priorité, il nous avait répondu qu'il soutenait les armes du Hezbollah. Votre père se serait-il également vu offrir un pot-de-vin ? »

Foutaise ! En tout cas, il est facile et commode de faire parler les morts. Bref, ce à quoi « Saad Hariri » a répondu par un tweet samedi : « Le protecteur des accusés de l'assassinat de Rafic Hariri n'a pas le droit de parler de l'histoire du président martyr. » J’ai le regret de rappeler à celui qui a rédigé ce tweet, je doute que ça soit Saad Hariri himself, que les 4 accusés de l'assassinat de Rafic Hariri, sont tous membres du Hezbollah, reconnu par Hassan Nasrallah himself. Désolé, mais nous n'avons absolument pas à faire à une bande de racailles que sayyed Hassan protège, des crapules qui s'ennuyaient dans une cage d'escalier de la Banlieue Sud en sirotant leur bière chaude et qui pour tuer leur ennui mortel ont décidé un beau matin d'assassiner le puissant ex-Premier ministre du Liban avec une charge explosive de 1800 kg d'équivalent TNT qu'ils ont achetés au rabais la veille à Souk El-A7ad (marché aux puces de Beyrouth)! Voilà pourquoi cette désignation, « protecteur des accusés », semble complètement inappropriée. Avis aux intéressés qui gèrent le compte Twitter de cheikh Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise, pilier du 14 Mars, président du Courant du Futur : les mots ont leur importance.


Le reste de la conférence de presse de sayyed Hassan Nasrallah n’est que bavardage populiste sans grand intérêt politique.