jeudi 15 mars 2012

Evoquer le 14 mars 1989 sans penser au 13 octobre 1990 est une hérésie politique! (Art.57)


Il semble que Michel Aoun commence à fêter le 14 mars 1989! Mais n'a-t-il donc pas de scrupules cet homme?

Passons d'abord sur le fait qu'au début du mois de mars de l'année 1989, le général Michel Aoun était encore en bonnes négociations avec Hafez El-Assad, par des intermédiaires dont Fayez Qazzi, afin d'obtenir sa bénédiction pour accéder à la présidence de la République. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la guerre contre la Syrie a été décidée quelques jours avant son déclenchement!

Passons ensuite sur un autre fait que ce néfaste mardi du mois de mars, le général Aoun déclara la guerre à la Syrie sans consulter personne, ni au niveau local ni au niveau international et sans même consulter les voyantes de Karm El-Zeitoun!

Passons enfin sur le bilan désastreux de cette guerre, le millier de morts, les milliers de blessés, les centaines de milliers de personnes terrorisées, déplacés, poussées à immigrer et les milliards de dollars de dégâts matériels et pertes économiques! On dirait que j'évoque la guerre de Juillet 2006 du Hezbollah, son allié!

On ne peut pas évoquer le 14 mars 1989 sans penser au 13 octobre 1990 ! Sinon, ça serait une hérésie politique! Ces deux dates sont jumelles. Non seulement parce qu'elles cadrent la pitoyable carrière militaire de Michel Aoun, deux guerres et deux échecs cuisants, la Guerre de libération (contre la Syrie) et la Guerre d'élimination (contre les Forces libanaises), mais surtout parce que la première conduisit inévitablement à la seconde, étant donné l'amateurisme qui a toujours caractérisé le général.

Quand Aoun abandonne sa femme et ses 3 filles au palais de Baabda, pour se rendre à l'ambassade de France, disons au moins qu'il était bien loin d'une attitude exemplaire. Ce matin-là, il laissa au très controversé Elie Hobeika, un pro-syrien notoire au moment des faits, le signataire d'un accord tripartite avec Walid Joumblatt et Nabih Berri (1985) sous la bénédiction du premier tyran des Assad (Hafez), le soin de s'occuper de sa famille. Certains proches affirment que cet abandon n'était en réalité qu'une grotesque mise en scène pour faire avaler la pilule à ses fidèles soldats et justifier pourquoi il les quitte en pleine bataille, Aoun était sûr et certain qu'il n'arrivera rien à sa famille, tout étant arrangé à l'avance! Il faut savoir aussi, Elie Mahfoud l'ancien fidèle le confirme, Aoun demanda la veille de sa fuite de vérifier sur le terrain avec un tank, pour être dans les conditions réelles, le temps nécessaire pour le transporter du palais à l'ambassade! Ce n'était pas non plus une attitude héroïque.

Mais le plus accablant pour l'ancien commandant en chef de l'armée libanaise c'est d'avoir abandonné ses soldats seulement 40 minutes après le grondement du premier Soukhoï qui viola l'espace aérien du réduit chrétien, un fait attesté. D'anciens officiers affirment aussi, alors qu'il montait dans le tank pour se réfugier à l'ambassade, ses consignes aux soldats étaient claires, continuez à vous battre. A l'ambassade on a expliqué gentiment à Michel Aoun que la France n'interviendra pas militairement. Il s'est aussi rendu compte qu'Israël ne s'est pas opposé au survol de l'aviation syrienne du Liban, pourtant il était intimement convaincu du contraire et l'a dit quelques jours auparavant à Mohsen Dalloul. Et alors que les braves soldats de l'armée libanaise se battaient avec courage et détermination, il a annoncé sa reddition, tenez-vous bien par RADIO! Oui par radio! Walao, il est connu que tout soldat se bat avec un fusil collé à son épaule droite et un poste radio contre son oreille gauche! Une centaine de soldats et de civils furent exécutés après l'annonce de la reddition du général Aoun par radio!

Le plus tragique dans l'histoire est que tout le monde savait dès le début du mois d'octobre que le régime syrien avait obtenu un feu vert international, comme récompense de son intégration l'alliance contre Saddam Hussein (Guerre du Golfe), pour mettre un terme à la "rébellion" du général de Baabda et que l'invasion syrienne était imminente. Mais Michel Aoun qui est un piètre stratège militaire, n'y croyait pas! La veille, il fait son fameux speech et il dit texto "qu'il est le capitaine du navire, qu'il sera le dernier à quitter le Liban"!

En feuilletant le dictionnaire pour une petite vérification, mes yeux sont tombés par hasard sur le mot "lâche". Et bien figurez-vous que selon le dico un lâche est une personne qui manque de courage et d'honneur. Je me suis demandé alors qu'est-ce que le courage et l'honneur? Et bien toujours d'après le dico, le courage c'est l'énergie morale face au danger, à la souffrance ou aux difficultés et l'honneur c'est la fierté qui incite à une attitude morale exemplaire envers soi-même et envers autrui. Que cherchaient mes yeux à me faire comprendre aujourd'hui? Bien des choses et je les en remercie.


Post Scriptum

1. Le 14 mars 1989 ne fut que le début du martyr chrétien!
2. Il n'y a pas que le Hezbollah qui réécrit l'histoire à sa guise, Michel Aoun aussi tente de redorer son blason terni par ses décisions irréfléchies.
3. Marre de l'arrogance de Michel Aoun! Quand on a un passé chargé de tant de malheurs, on se fait oublier et surtout on le fait oublier!
4. Je retourne à mon rapport "14-MARS 2005-2012 : 14 erreurs, 14 conseils"!
5. Publication sous peu…